vendredi 28 décembre 2012

Mario Ramos n'est plus


Nous avons appris mardi dernier le décès de Mario Ramos, auteur illustrateur jeunesse connu et reconnu dont les albums sont particulièrement appréciés des enfants, et des adultes... Nous lui rendons donc un petit hommage à travers divers articles parus à cette occasion.

Vous pouvez aussi retrouver son univers sur son site www.marioramos.be


«Il faut être très humble par rapport à la création. On attrape des idées qui sont là, autour de nous. Elles ne font que nous traverser pour atterrir sur la feuille blanche. 
Notre travail, c’est de rendre cela visible. C’est une façon de communiquer. 
Avec un crayon et du papier, tout est possible. C’est magique!»
Mario Ramos

Matthieu Maudet

Auteur et illustrateur plébiscité par le jeune public pour lequel il composa plus d'une trentaine d'albums, Mario Ramos est mort le dimanche 16 décembre à l'âge de 54 ans.

Né à Bruxelles le 7 novembre 1958, d'un père portugais et d'une mère belge, Mario Ramos est dès l'enfance tout entier tourné vers le dessin, les siens dont il couvre la moindre feuille de papier et ceux des autres, illustres ou anonymes ("le dessin m'a toujours aidé à vivre" confiait-il sur son site). Fasciné par le personnage de Charlot et l'évidence simple de Tintin, il s'inscrit tout naturellement à L'École de La Cambre, l'école nationale supérieure d'Architecture et des Arts Visuels de Bruxelles, fondée en 1926 par l'architecte et pédagogue Henry Van de Velde, sous l'appellation d'Institut supérieur des arts décoratifs.
"Deux papas" : Ungerer et Steinberg
Dans l'atelier de communication graphique de Luc Van Malderen, le jeune Ramos découvre le travail de ceux qu'il tient très vite pour " ses deux papas ", le Strasbourgeois Tomi Ungerer et l'Américain Saul Steinberg. S'il s'essaie d'abord au travail publicitaire, quand il entre dans la vie active dès 1983, couvertures, affiches et dessins de presse, très vite Mario Ramos est rattrapé par le besoin de raconter en images.


Illustrant des Contes et récits de Tolstoï (1986), puis Zéro, du contemporain Charles Prayez (1987), tous deux parus chez l'éditeur bruxellois Marc Bombaert. Le saut dans le monde de la jeunesse, il l'opère en illustrant Rascal – Djabibi(1992), Ourson (1993), Novembre au printemps (1994) – et Andréa Nève – Le Dernier voyage (1994), tous parus chez Pastel, le bureau belge de l'École des Loisirs, qui va rester l'éditeur exclusif de Ramos. Mais dès 1995, le jeune illustrateur ose imposer son univers, signant désormais seul ses albums.
Les questions qui dérangent
Avec Le Monde à l'envers, fable facétieuse qui est aussi une leçon de tolérance et d'acceptation des différences, le ton est donné. Surprendrefaire rire, et réfléchir. Le trait sera toujours simple, le dessin sobre, éminemment lisible. Comme chez Charles M. Schulz, dont les " Peanuts " sont pour Mario Ramos la référence ultime. A de rares exceptions près (Emily et Alligator [2007] notamment), les personnages sont des animaux. Comme dans la tradition médiévale ou celle des fabulistes, Esope comme La Fontaine. Une précaution pour préserver l'enfant, qui bénéficie ainsi d'une distance quand le sujet est grave, trop oppressant.
Car Ramos n'hésite jamais à exposer les questions qui dérangent sous des dehors volontiers malicieux : tels ces cochons féroces face à un loup pitoyable... (Un monde de cochons [2005]). Les difficultés de l'intégration à quelque groupe que ce soit, les enjeux de pouvoir et les phénomènes de bandes, tout est passé au crible de l'humour pour apprivoiser les petites misères et les grands chagrins ", comme le diagnostique avec émotion son confrère et ami François Place, rendant un bel hommage à l'artiste si tôt disparu.
Succès phénoménal
Au fil des ans et des albums, Mario Ramos est revenu interroger les contes traditionnels, les revisitant avec finesse. Ainsi le Petit chaperon rouge, qui apparaît dans Le Code de la route (2010), Le Plus malin (2011) et Mon ballon (2012)... Une façon de revenir aux sources. Une obsession réelle pour cet artiste exigeant conscient de la responsabilité qui lui incombait, amplifiée par son succès phénoménal.
Traduit dans plus d'une vingtaine de langues, son travail savait emballer grands et petits. Sans entamer la lucidité de celui qui savait se moquer des fanfaronnades (C'est moi le plus fort [2001] ; C'est moi le plus beau [2006]).
L'œil vif et coquin de Mario Ramos a su nettoyer celui de ses lecteurs. Et si sonsourire malin qui commentait en silence le tour qu'il venait de jouer manquera à celles et ceux qui l'ont croisé, dans les ateliers qu'il animait comme dans les salons de littératures jeunesse où il faisait le show, restent ses livres, adressés à tous et résolument humains. Sans encombrement moraliste ni lourdeur didactique. Simplement justes.
Jean-Luc Englebert

Nicolas Gouny

Bruno Liance


Frédéric Stehr

Albums de Mario Ramos disponibles à la BCD

Au lit, petit monstre ! Éditions de L'École des Loisirs
Que font les petits monstres à l'heure du coucher? Ils courent dans toute la maison, ils refusent de faire un bisou à maman, ils jouent avec la brosse à dents et dansent la samba sur leur lit!


Roméo et Juliette. Éditions de L'école des Loisirs
Il était une fois un grand éléphant, fort comme une montagne. Il répondait au doux nom de Roméo et il était heureux. Enfin, presque... Il avait juste un petit problème. Un tout petit problème de rien du tout mais qui l'embêtait beaucoup. Il était timide, très très très timide.


Nuno le petit roi. Éditions de L'École des Loisirs
Tandis que Nuno et son père redescendent vers la plaine, un rocher déboule du versant montagneux et vient s'écraser sur la tête du roi des animaux qui s'écroule, face contre terre. Alors, Nuno prend la couronne et la pose délicatement sur sa petite tête.


C'est moi le plus fort. Éditions de L'École des Loisirs
Quand un loup a besoin d'être rassuré, que fait-il ? Il va poser cette question tout simple aux habitants de la forêt: "Dis-moi, qui est le plus fort ?" Et tout le monde, du Petit Chaperon Rouge, aux Trois Petits Cochons en passant par les sept Nains, tout le monde répond: le plus fort, c'est le loup. Alors, quand une espèce de petit crapaud de rien du tout lui tient tête, le loup se fâche...


Un monde de cochons. Éditions de L'École des Loisirs
Nous sommes dans une école de cochons. Louis, le jeune loup vient d'y faire son entrée. Tout le monde regarde le nouveau : « Il fait un peu peur », « Il a l'air méchant », « Il doit sentir mauvais»...disent-ils. Louis est seul et malheureux. Comment va-t-il réussir à se faire une place dans ce monde de cochons ?


Loup, loup, y es-tu ? Éditions de L'École des Loisirs
Promenons-nous dans le bois,

Tant que le loup n'y est pas.
Loup, loup, y es-tu ? 
Loup, loup, que fais-tu ?
Silence ! Je dors!


C'est moi le plus beau. Éditions de L'École des Loisirs
Un beau matin, l'incorrigible loup se lève de très bonne humeur et enfile son plus beau vêtement. « Hum ! Ravissant ! Je vais faire un petit tour pour que tout le monde puisse m'admirer ! » Chemin faisant, il croise le Petit Chaperon Rouge. « Dis-moi, petite fraise des bois, qui est le plus beau ? » demande le loup. « Le plus beau, c'est vous, Maître Loup ! » répond le Petit Chaperon Rouge.


Le code de la route. Éditions de L'École des Loisirs
Comme rien n’arrête le progrès, une petite route traverse maintenant la forêt pour que le petit chaperon rouge puisse se déplacer à vélo. Les grands panneaux de signalisation qui longent la route annoncent : trois ours, un prince charmant, le petit poucet, le chasseur, le loup et la grand-mère. Patiente, le petit chaperon rouge rejoint la maison bien tranquille de sa grand-mère qui l’attend pour passer un bon moment.

Les grands contes sortent du bois dans cet album sans texte.


Le plus malin. Éditions de L'École des Loisirs
"C’est moi le plus malin! Aujourd’hui sera jour de festin ! ricane le loup. Au menu : grand-mère et petite groseille au dessert.» Arrivé devant la maison de la grand-mère, le loup frappe doucement à la porte: toc toc toc. Il n’y a personne. Seulement une chemise de nuit déposée sur le lit. Le loup enfile la chemise, il sort effacer ses traces de pas devant la maison. Et vlan ! Un courant d’air ferme la porte. Surpris, le loup fonce se cacher dans les bois, déguisé en Grand-mère…




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