Chaque année, dans le cadre des séances de bibliothèque, les enfants participent à des ateliers d'écriture. Pour les classes de C3, nous essayons de reformuler les contes classiques lus aux enfants depuis la grande section. Cette année, c'est la forme de la correspondance que nous avons choisi pour cet exercice. Chaque classe étant divisée en deux groupes, chacun de ses groupes a pris l'identité d'un personnage de conte et a entrepris une correspondance avec le personnage adopté par l'autre groupe, avec lequel il a bien entendu quelques similitudes. Ainsi, à chaque séance, les enfants recevaient une lettre et y répondaient, comme il se doit dans toute correspondance. Et à travers cet échange épistolaire, les enfants ont retranscrit le conte dans lequel évolue leur personnage sous forme de lettre.
Découvrez la correspondance de la classe de C3B , entre Olga, fillette du conte traditionnel russe "La Baba Yaga", et Manuela, jeune fille du conte "Les fées" écrit par Charles Perrault.
Tchakré, le 22 Décembre 2010
Bonjour,
Je m’appelle Olga et j’ai 12 ans. Je vis en Russie, dans un village qui se nomme Tchakré, près d’une forêt.
J’habite dans une isba, avec mon père et ma marâtre. Elle est méchante et cruelle avec moi, elle me déteste alors que je ne lui ai rien fait. Elle me traite comme une servante.
J’aimerais bien être ton amie car nous avons quelques points communs et tu as l’air sympathique.
J’espère que tu m’écriras le plus vite possible pour savoir si tu acceptes mon amitié.
Bisous
Olga
Le Village des Fleurs, le 29 Décembre 2010
Chère Olga,
J’ai lu ta lettre avec plaisir et j’aimerais bien être ton amie. J’habite en Espagne, dans un village en pleine campagne. Je vis avec ma mère et ma grande sœur.
Mon père est mort quand j’avais 6 ans, et depuis ce jour, ma mère me traite comme une bonne, alors que ma sœur vit comme une princesse. Nous avons vraiment des points communs et les mêmes problèmes.
Est-ce que ta marâtre voyage parfois pour tu sois un peu tranquille ? J’espère qu’un jour, tu trouveras le bonheur !
Bisous
Manuela
Tchakré, le 5 janvier 2011
Chère Manuela,
Je suis ravie que tu acceptes d’être mon amie. C’est un grand plaisir pour moi. Je te souhaite une bonne année et j’espère que ta mère ne te traitera plus comme une servante.
Ma marâtre essaye de me faire croire qu’elle est gentille avec moi. Elle veut me faire des habits neufs, et me demande d’aller chercher du fil et une aiguille chez sa sœur.
Mais moi, je sais que ma tante est une Baba Yaga, c'est-à-dire une ogresse qui dévore les enfants. Mais je suis obligée d’y aller, sinon ma marâtre va me fouetter. Avant de me rendre chez ma tante, je vais passer chez ma grand-mère pour lui demander conseil.
Je te raconterai dans ma prochaine lettre ce qui m’attend, si je vis encore.
Je te souhaite encore une bonne année. Bisous
Olga
Le village des fleurs, le 12 janvier 2011
Bonjour Olga,
Je suis contente d’avoir reçu ta lettre. J’espère que tu vas t’en sortir quand tu iras chez ta tante la Baba Yaga. Quels conseils t’a donnés ta grand-mère ? J’espère que la Baba Yaga ne te mangera jamais !
Moi, il m’est arrivé une chose incroyable. Hier, comme d’habitude, je suis partie chercher de l’eau au puits. J’y ai rencontré une vieille dame qui m’a demandé de l’eau à boire. Je l’ai fait avec plaisir, en faisant attention que l’eau soit bien propre.
Elle m’a remerciée de lui avoir donné à boire, et tout à coup, elle s’est transformée en une fée de toute beauté ! Puis, elle m’a offert un don : maintenant, quand je parle, des fleurs et des pierres précieuses sortent de ma bouche !
Quand je suis rentrée à la maison, ma mère a été époustouflée par ce don. Par jalousie pour ma sœur, elle m’a demandé qui m’avait fait ce don magnifique. Je lui ai tout raconté en crachant des roses et des pierres précieuses. Je crois que demain, ma sœur ira au puits chercher de l’eau.
Je te mets dans cette lettre une rose et un diamant en souvenir de moi. Bonne chance avec la Baba Yaga , sois courageuse et crois en toi !
Bisous
Manuela
Tchakré, le 19 janvier 2011
Ma chère Manuela,
J’ai reçu ta lettre avec plaisir. Quelle chance d’avoir ce don ! Je suis vraiment contente pour toi. Merci infiniment pour la rose et le diamant. J’ai été très émue par ce cadeau. J’espère que ta sœur n’aura pas le même don en allant au puits. Elle est trop méchante avec toi, elle ne le mérite pas. Mais est-ce que ça te gène pour parler ?
Comme je te l’ai dit, je suis allée demander conseil à ma grand-mère avant de partir chez la Baba Yaga. Elle m’a conseillé d’attacher le boulot avec un ruban, de verser de l’huile devant le portail et de donner à manger au chat.
Je n’ai pas vraiment tout compris, mais je suivrai tous ses conseils pour rester en vie et continuer à correspondre avec toi.
Je te laisse. Je dois partir chez la Baba Yaga.
Bises
Olga
Le Village des Fleurs, le 2 février 2011
Bonjour Olga,
J’ai bien reçu ta lettre. J’ai la chair de poule en imaginant que la Baba Yaga peut te dévorer. J’espère que les conseils de ta grand-mère seront utiles. Sois prudente, Olga !
Ca ne me gêne pas que des fleurs et des diamants sortent de ma bouche quand je parle, mais c’est un peu bizarre. On dirait que je suis une machine à cadeaux !
Comme prévu, ma sœur est partie au puits pour recevoir le même don que moi. Elle a rencontré la vieille dame, mais elle n’a pas obtenu le même don. Elle a un don dégoutant : ce sont des serpents et des crapauds qui sortent de sa bouche quand elle parle. Je pense que ma sœur a été impolie et méchante avec la fée. Ma mère est furieuse !
D’ailleurs, je vais m’arrêter, j’entends ma mère qui m’appelle.
Je t’embrasse.
Manuela
Tchakré, le 09 février 2011
Chère amie,
J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ta lettre. J’espère que ta mère ne t’a rien fait de grave ou de méchant. Je suis contente que ta sœur n’ait pas eu le même don que toi. Est-ce que tu n’as pas trop peur des serpents qui sortent de sa bouche ?
Je suis partie chez la Baba Yaga , qui a fait semblant d’être gentille avec moi. Mais j’ai entendu par la porte ouverte qu’elle disait à sa servante qu’elle voulait me manger pour son déjeuner. J’ai eu la chair de poule !
Heureusement que j’avais les conseils de ma grand-mère. Je les ai suivis à la lettre ! Ca m’a permis de me protéger et de m’échapper.
Je te raconterai la suite de mes aventures dans ma prochaine lettre.
Gros gros câlins.
Olga
Le Palais des fleurs, le 23 février 2011
Chère Olga,
Je suis restée pétrifiée quand j’ai lu ta lettre. Comment t’en es-tu sortie ? Où es-tu partie ? Comment t’es-tu enfuie ? La Baba Yaga t’a-t-elle poursuivie ? Je suis vraiment contente pour toi que tu aies échappé à cette ogresse !
Si tu regardes en haut de la lettre, tu verras que j’ai changé d’adresse et aussi de vie. Ma mère était tellement enragée et furieuse à cause du don de ma sœur qu’elle m’a chassée de la maison.
Je suis partie dans la forêt pour trouver un abri. J’ai marché pendant des heures et des heures, et je me suis finalement perdue. J’étais tellement épuisée que je me suis endormie au pied d’un arbre.
Quand je me suis réveillée, j’étais dans un palais ! Le prince est venu me voir pour connaître mon histoire. Je la lui ai racontée en crachant des fleurs et des pierres précieuses. Il a été très ému par mon histoire et par mon don, et il m’a demandé de l’épouser.
Je suis maintenant une princesse très heureuse de sa vie. Je t’invite à mon mariage !
Bisous
Manuela
Tchakré, le 02 mars 2011
Chère Princesse,
J’ai eu un immense plaisir à recevoir ta lettre. Quelle chance tu as eu que ta mère te chasse de la maison ! Sans elle, tu n’aurais pas eu la chance d’épouser un prince. Merci beaucoup pour ton invitation. Je suis ravie d’assister à ton mariage et de pouvoir enfin faire ta connaissance en chair et en os. J’ai hâte de voir le visage de ton prince et de vous féliciter !
Maintenant, je vais répondre à tes questions. Je m’en suis sortie grâce aux conseils de ma grand-mère, que j’ai suivis à la lettre, et grâce à ce que le chat de la Baba Yaga m’a donné.
Il m’a donné une serviette et un peigne qui étaient magiques. Quand je me suis enfuie et que la Baba Yaga me poursuivait, j’ai jeté la serviette qui est devenue une immense rivière. Ça l’a ralentie, mais elle a quand même pu la franchir. J’ai alors lancé le peigne qui s’est transformé en une gigantesque forêt sombre. La Baba Yaga s’y est perdue.
J’ai enfin pu rentrer chez moi. Mon père m’attendait, mort d’inquiétude. Quand il a su que ma marâtre m’avait envoyée chez l’ogresse pour qu’elle me mange, il est devenu fou furieux et l’a tuée d’un coup de fusil. J’aurais préféré que mon père la chasse et divorce, mais je suis contente qu’on en soit débarrassé. Maintenant, ma vie est tranquille et agréable.
A bientôt à ton mariage.
Olga
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire