vendredi 13 janvier 2012

Une histoire à 4 voix

Une histoire à quatre voix. Anthony Browne. Editions L'Ecole des Loisirs


Ce magnifique album d'Anthony Browne nous propose des variations sur une histoire apparemment simple : une mère et son fils, un père et sa fille, se croisent un court moment lors de leur promenade au parc. Le point de vue différent de chacun des quatre personnages, tour à tour narrateurs, est pris en charge à la fois par le langage, la typographie et l'image.

Dans le titre, la juxtaposition « histoire » et « à quatre voix » peut intriguer le lecteur : une « histoire » ça se lit ou s’écoute mais qui sont ces quatre voix ? Pourquoi quatre voix ?

Le récit est découpé en quatre parties aux titres peu évocateurs: Première voix, Deuxième voix... Pour chacune des parties, l’auteur a utilisé une typogra­phie et une saison différentes : pour la 1ere, le texte est composé en caractères à empattement large, bien affirmés, nous sommes en automne ; la 2eme, est écrite en simples caractères bâton, c’est l’hiver ; la 3ème rappelle celui de la 1ere par l’empattement mais en moins affirmé, c’est le printemps ; pour la 4ème ce sont des lettres scriptes sautillantes et nous sommes en plein été.


Les illustrations proposent des personnages, des gorilles et des chiens, mais les gorilles sont manifestement des humains. Elles présentent une femme sévère, un homme à l’air préoccupé, un garçonnet triste et une fillette souriante qui jouent bien ensemble comme les deux chiens...


La mère de Charles
Le père de Réglisse
Charles
Réglisse

Victoria

Albert


Elles situent les lieux (un parc, entre une zone pavillonnaire et un quartier d’HLM, de grands immeubles), les personnages (deux enfants, deux adultes) et deux chiens.
Elles peuvent donner une idée de l’action : les chiens jouent, les enfants également, seuls les adultes n'échangent pas et on peut se demander pourquoi. Les images sont lisses et les couleurs vives. Les quatre saisons sont représentées : automne flamboyant sur la couverture et au début, hiver avec ses arbres nus à la Magritte ensuite, puis printemps fleuri aux couleurs tendres, et enfin été généreux où les arbres deviennent fruits.
Aucune double page, mais des pleines pages foisonnantes de détails insolites et délirants, installant une atmosphère drôle et poétique : le chapeau de la mère qui se soulève sous l’effet de la colère, des personnages des tableaux qui s’échappent de leur cadre et dansent dans la rue, des arbres qui prennent feu, des réverbères coiffés de chapeaux ou qui se transforment en fleurs, des nuages en forme de chapeaux...

A travers cette histoire de rencontres impossibles dans un parc, il semble que Anthony Browne veuille nous démontrer que des individus peuvent être prisonniers de comportements sociaux et psychologiques qui les empêchent de se rencontrer, de s’apprécier ou de se connaître.
Mais s’il semble ne pas avoir beaucoup à espérer des adultes, peut être que les enfants réussiront davantage à faire tomber les barrières ?


C'est à partir de cet album que nous avons travaillé, avec les classes de C3, le point de vue. Après une étude approfondie de l'histoire à 4 voix, chaque groupe a écrit, sous forme de dictée à l'adulte, une cinquième voix, que nous vous invitons à découvrir en cliquant sous les liens ci-dessous. Bonne lecture.


Olga, ma gardienne du parc. C3A groupe 1
La marchande de gaufres. C3A groupe 2
Victoria. C3D groupe 2
L'écureuil. C3C groupe 1
Anthony Browne C3D groupe 1
Le journaliste C3C groupe 2




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